Après deux ans de travaux et d’expérimentation, le collectif vient célébrer sa 20ème installation en puisant dans toutes ses ressources techniques développées en amont afin de créer une installation unique.
Pour cette 3ème édition du Dôme Festival, le collectif Ascidiacea présente « Le murmure des lucioles », une œuvre originale, venant s’insérer spécifiquement dans la configuration et l’ambiance du festival. Elle souhaite en premier lieu interroger l'interactivité immanente d'une rencontre avec la topologie d’un espace extérieur mis en scène par le sonore. Cette installation, fruit du travail en résidence d'une semaine qui précéda l'ouverture du festival (du 26 au 30 juillet), tire son essence artistique de la rencontre avec le lieu lui-même et dispose l'espace selon une nouvelle configuration : Le murmure émerge au terme d'un travail de fouille, d'enracinement, de croissance parallèle aux lignes fragmentées de ce paysage naturel. Son écho résonne dans les cavités de cet hyper-lieu sensible, telle une plateforme d'échange interactif entre les formes imaginaires du végétal et les données sensibles du digital.
L'installation, nichée dans une alcôve du parc de la résidence artistique des deux îles, repose sur la diffusion continue d'une musique d’une durée de 24 heures, découpée en plusieurs phases et thèmes et délimitée par les moments clés du jour et de la nuit : aube, zénith, crépuscule, heure bleue, abysses nocturnes. Nous souhaitions que cette trame sonore évolue sans cesse et passe d’une atmosphère à une autre par le biais de l'interaction des spectateurs et du déroulement du temps.
L’univers sonore vient s’inspirer de l’écoulement du temps tel que nous le représentons en s’inspirant des cycles du jour et de la nuit : suivre les prémisses de la lumière jusqu’au point zénithal, s'enfoncer dans l’obscurité pour enfin ressurgir aux aurores dans un cycle se déployant indéfiniment. Il s'y crée une relation perpétuelle entre le déroulement de la journée et de la nuit (chef d’orchestre de l’installation) et les interactions des spectateurs, largement inspirée de la théorie de l’énaction et appliquée ici à un site végétal grandiose.
Plusieurs modalités d’interaction furent mises en place afin de donner au spectateur un réel pouvoir sur la nature sonore, lui faisant percevoir un lien à tisser entre lui et son environnement.
Les propriétés de la vie organique, de la biodiversité, du mouvement naturel et conjoint des plantes et du soleil, du phototropisme animent ici l’émergence d’une vie sonore. Cette fresque agit comme le tracé d'une histoire fantasmée de la création d’un univers musicale nourrie par la rêverie de notre propre monde. Ce lieu, accessible à tous à n’importe quelle heure du jour et de la nuit, prépare en lui-même l’apparition de différentes modalités d’interactions dont certaines ne se déploient qu’à la nuit tombée.
Introduite par une performance chorégraphique et vocale, l'installation le murmure des lucioles nous entraîne désormais vers de territoires sensitifs et narratifs : elle ouvre un nouveau cycle de création, prenant d'encore un peu plus près la mesure de cette liaison intime de nos sens et de nos imaginaires. C'est une nouvelle échappée sensible qui s'amorce.