Nectar est un drame philosophique qui puise abondamment dans les textes védiques, le shivaïsme, le vishnouisme, les textes hiéroglyphiques, l'hermétisme, le gnosticisme, la Bible et le Coran.
Dans cette pièce écrite en alexandrins, Nicolas Pintea a imaginé un mythe qui est celui de la création de l'Univers par deux principes divins complémentaires, Osiris et Isis, et du voyage de l'âme sur Terre dont l'aventure d'Horus est une métaphore. En faisant l'amour, Isis et Osiris engendrent l'Univers et Horus, mais cette double naissance cause la mort d'Osiris. Horus décide alors d'aller sur Terre pour tenter de découvrir le secret qui lui permettra de redonner vie à son père.
Pour cela, il doit accepter de s'incarner et fait la rencontre des éléments - l'Air, le Feu, l'Eau et la Terre - qui sont les forces ordonnatrices du Cosmos. Chacun des éléments lui offre un sens lui permettant de progresser dans sa quête mais ces sens sont aussi de nouvelles limites qui le conditionnent, si bien qu'après avoir rencontré la Terre, il oublie son origine divine et se retrouve prisonnier du cycle des réincarnations.
Après s'être incarné des milliers de fois sur Terre, d'abord en tant que minéral, puis que végétal et animal, et, enfin, en tant qu'être humain, Horus a atteint un stade d'évolution où il est enfin prêt à renoncer aux attraits du Monde et à tenter de retrouver son origine divine.
Alors qu'il erre, malheureux et rejetant l'existence, le dieu Thot, qui détient la connaissance initiatique, lui apparaît et lui délivre un enseignement pour l'aider à affronter les épreuves qui le séparent de sa propre divinité oubliée…
Cette pièce invite le spectateur à se connecter à l'expérience d'Horus et à vivre son voyage. Sa dimension ésotérique, la référence à un symbolisme parfois occulte sont des caractéristiques classiques de la poésie mystique où les images, le rythme et le sens sont des moyens de frapper l'imagination et provoquer une rêverie contemplative. L'absolu étant, par définition, ineffable, l'incertitude face au texte fait écho à l'incertitude face à l'intraduisible et participe à l'expérience mystique au cours de laquelle le spectateur saura trouver çà et là, selon son expérience et sa sensibilité, des motifs qui pourront nourrir sa réflexion sur les sens, la réalité, la condition humaine ou la notion de divinité.
L'alexandrin place au cœur de ce texte le nombre 12, qui symbolise la totalité d'un cycle se terminant par un retour à l'origine, le tracé d'un œuf cosmique.
La Compagnie du Nil, Le collectif Ascidiacea et La Bellevilloise présentent Nectar, jouée à La Bellevilloise à partir du 20 mars 2019 et jusqu'au 3 avril.
Texte et mise en scène : Nicolas Pintea
Assistante à la mise-en-scène : Aliénor de Lambilly
Comédiens : Etienne Jeannot, Sylvain Lecomte, Helena Magnan Coelho, Pierre Girard, Valentin Blaudeau, Théo Vergès et Clothilde Cras de Belleval
Scénographie : Céline Mesnard et Arthur Perini
Musique : Thomas Aguettaz et Lenny Szpira
Création lumière : Paul Lajus et Arthur Perini
Régie Lumière : Arthur Perini
Costumes : Valentin Blaudeau et Joanne Haennel
Photos : Maud Caeiro
Représentations :
20 mars @ La Bellevilloise
27 mars @ La Bellevilloise
3 avril @ La Bellevilloise
7 avril @ La Bellevilloise