L'état de la matière est-elle fonction de la question qu'on lui adresse ? Fluide, figée, morte ou animée, voire sensible et empathique...
NucleoSynthesis n'est pas une installation qui vous donnera la réponse, mais vous aidera à vous poser la question.
Une atmosphère à mi-chemin entre le laboratoire clandestin et la succursale des dernières expérimentations en physique nucléaire, l'installation se dresse au milieu d'un champ sonore à l'énergie sourde et synthétique. Une expérience est en cours. Oscillant entre l'appréhension de l'étrange et la pulsion de la découverte, le public scrute le dispositif au sein duquel s'écoule une matière mystérieuse et insaisissable.
L'oeil et le flux rayonnant qui s'écoule au sein de cette somaire machine se font face. Le regard détecte à la présence de légers mouvements irréguliers qui agitent le corps du fluide. Son corps prend forme, dans un ballet mouvant de figures géométriques, à mesure que la main interagit avec l'oeil et, dans un geste de toucher téléporté, intime à la matière inerte de prendre vie au gré de son geste.
Une ingénue excitation nait et étincelle dans l'esprit qui relie le ronronnement de l'espace et les contorsion du liquide fluorique à la caresse de la main qui s'agite devant la vitre. Une interaction s'installe entre le spectateur et l'image vivante d'un élément purement physique.
NucleoSynthesis est une installation allégorique et interactive, faisant hommage aux expériences de Stanley Miller et à sa théorie de la soupe primordiale qui permit d'ouvrir l'imaginaire du public aux premiers stades de la vie sur terre. Dans une forme contemporaine, l'expérience est ici reconduite sous le prisme d'une nature physique animée et habitée, qui trouble les lignes séparatrices du vivant et de l'inerte.