Comme un remou à la surface de l’eau… dont l’écho empli la pièce. La présence du spectateur dans l’espace se fait la déformation d’un plan sensible en partage au sein du public. L’ombre de leur passage se traduit instantanément en une double irruption : graphique et fantomatique, sonore et plasmique.
L’espace multimédia Gantner revêtira pour l’occasion une nouvelle peau intérieure, un espace entièrement réinvesti pour accueillir l’installation audiovisuelle interactive "The Skin Theory" du collectif Ascidiacea. La fusion du son et de l’image projetée à 180° permet d’expérimenter une nouvelle façon de constituer le lieu d’une installation numérique : un syncrétisme audiovisuel total où les plus infimes variations des matières ondulatoires du son et de la lumière viennent transformer l'architecture des motifs phono-graphiques.
Le système de captation optique de la caméra Kinect permet de potentialiser la forme des corps et la dynamique de leurs gestes. Ce potentiel s'exprime alors dans une génération audiovisuelle complexe, illustrant les travaux menés en design graphique et intersensoriel par le collectif. Dans un jeu esthésique réciproque entre le dispositif interactif et le public, ce dernier est invité à inventer et à découvrir la grammaire commune qui le liera au programme dynamique et métamorphique de la machine. Le mapping visuel de l’espace engage les personnes dans un univers sensible immersif, mettant en valeur la confluence de la vue et de l'ouïe, resserrant les pôles habituellement éloignés, en matière de perception, des mediums visuel et sonore.
Une chambre aux miroirs déformant les ombres et les visages, qui invite le flux de nos mouvements de spectateurs à s’imprimer à la surface de tout un lieu. The Skin Theory, sculpture audiovisuelle vivante, située à l’interface des apparitions intérieures et extérieures de nos corps, propose un espace de fusion spatiale, temporelle et plastique de nos sens. L’espace, irrigué en chaque recoin par les veines du dispositif so(y)noptique, ouvre une fenêtre sur les nouveaux imaginaires sensibles des mondes numériques.